24 de des. 2007

Una novela de barrio, Francisco González Ledesma

I Premio de Novela Negra RBA. RBA, Barcelona, 2007. 297 pp. 19 €

Gregorio León

En tiempos como los que corren, es muy difícil dar con un premio que merezca unanimidad. Pero no entre el jurado, que es el primero que tiene en sus manos la novela, sino después, cuando sale de la imprenta, o sea, a la intemperie. Tan viciado está el mundo editorial, escenario de chalaneos y componendas que hicieron decir lo que dijo a Juan Marsé con aquello del Planeta, que es un hecho llamativo que un autor merezca salvarse. Es el caso de Francisco González Ledesma. No le conozco. Y me encantaría. Porque debe de ser ese tipo capaz de hacerte disfrutar con sus vivencias una tarde entera, evocando sus tiempos de periodista, o de escritor de novelas del Oeste. Y me gustaría conocerlo para agradecerle este regalo extraordinario que es Una novela de barrio. Es curioso. Cualquiera tendría la tentación de abrirla para buscar las peripecias de su conocido inspector Méndez. Pero son los personajes aparentemente secundarios los que entran en nuestras vidas de lectores y se quedan para siempre. Es de carne y hueso, y no sólo de palabras, Eva Expósito, el personaje más desdichado de la novela, mucho más incluso que ese David Miralles con el que comparte techo y memoria. O madame Ruth, su vida estancada, hirviendo en un piso que mira a poniente, escondiendo miles de secretos impuestos por su antigua profesión.
Hay pasajes memorables que ya justifican por sí solos la lectura de Una novela de barrio. Por ejemplo, la visita que hacen David Miralles y Mabel a la casa del Poble Sec, en la que aún perduran las huellas de su hijo muerto, la misma casa donde Mabel cambió los calcetines blancos por las medias que le daba la madame. Un mundo sórdido, pero no porque aparezcan putas o matachines, que eso es lo de menos, sino porque está habitado de recuerdos. Y esos recuerdos están en carne viva, supurando pus. Nadie puede olvidar a un hijo muerto, ni siquiera con la muerte.
La novela tiene acción. Faltaría más. No se escapa de los cánones del género, que por eso se llevó el I Premio de Novela Negra RBA. Pero esconde mucho más. Un afluente de recuerdos que la recorre, página a página, haciendo que lo que menos importe sea como va a salir de esta ese hijo de los barrios bajos llamado Méndez.
Una historia de Francisco González Ledesma que, por llevarle la contraria a uno de sus personajes, no está destinada al silencio ni al olvido. Enhorabuena, Paco.

La tormenta en un vaso, 24 de diciembre de 2007

15 de des. 2007

González Ledesma, Francisco

Jean-Jacques Fleury, Claude Mesplède

[Pseudonyme: Silver Kane. 17 mars 1927, Barcelona]. Espagnol. Il est natif de Poble Sec, un de ces quartiers populaires de Barcelone qu'il affectionne tant, de l'une de ces rues grouillantes de vie qu'il a su si bien décrire et faire vivre dans toute son oeuvre.
Très jeune, il a manifesté auprès de ses camarades un grand talent de conteur. Malgré les difficultés économiques de sa famille et la dureté des temps (dictadure, autarcie franquiste de l'après-guerre), il a pu suivre, tout en travaillant, des études de droit. Mais rapidement déçu par le peu de possibilités que lui offrait le métier d'avocat, il a voulu, en pleine dictadure, réaliser un vieux rêve d'enfance: être journaliste. Il le devient en 1963 (dans divers journaux, El Correo Catalán notamment, avant d'intégrer La Vanguardia dont il a été rédacteur en chef) lorsque le régime a quelque peu relâché l'étau de la censure sur la presse.
Le démon de l'écriture ne l'a jamais quitté; mais l'interdiction --par trois fois-- de son premier roman Sombras viejas (publié en français en 2005 sous le titre Ombres du passé dans une version revue par l'auteur), bien que récompensé par un prix prestigieux (Prix international du roman attribué le 8 mai 1948 par un jury présidé par Somerset Maugham), a retardé jusqu'en 1977 ses vrais débuts littéraires avec Los Napoleones. Écrite en 1964, douze ans avant le retour de la démocratie, et non présenté à la censure par l'éditeur qui craignait l'interdiction, cette oeuvre, véritable fresque de l'Espagne et de la Barcelone des débuts de la guerre civile jusqu'aux années 60, voit s'entrecroiser et se heurter les éternels gagnants issus de la bourgeoisie catalane et les sempiternels perdants de l'Histoire dont les luttes, de quelque bord qu'ils soient, n'aboutissent qu'à l'amertume de l'échec.
Entre temps, González Ledesma a cultivé --tant par goût de l'écriture que par nécessité financière-- le genre populaire (pulps d'aventures de cow-boys), sous le pseudonyme de Silver Kane (plus de cinq cents titres, de 1951 à 1981, constamment réédités); il a été également le scénariste d'une bande dessinée mettant en scène Dan, un inspecteur de police.
C'est dans Le Dossier Barcelone (El expediente Barcelona, 1983, finaliste du Prix Blasco Ibañez) que son personnage le plus célèbre, l'inspecteur Ricardo Méndez, fait sa première apparition. Ce policier hors norme, attachant et déroutant, a été, jusqu'en 2006, le héros de sept romans dont Chronique sentimentale en rouge (Crónica sentimental en rojo, 1984), Prix Planeta 1984, La Dame de Cachemire (La dama de Cachemira, 1986), Prix Mystère du meilleur roman étranger, Le Péché ou quelque chose d'aprochant (El pecado o algo parecido, 2002) et Cinq femmes et demie (Cinco mujeres y media, 2005), auxquels il faut ajouter un recueil de nouvelles: Méndez (2003). Pour González Ledesma, "fouiller dans les entrailles d'une ville, d'une société", telle est la mission que doit s'assigner le roman "policier". Aussi n'y a-t-il aucun hiatus entre ces ouvrages et Soldados (Soldados, 1985), où trois hommes, trois "soldats" d'une guerre qui n'en finit pas, sont tragiquement confrontés à un passé qui n'a jamais cessé de les hanter et qui réapparaît brutalement sur fond d'une Barcelone des années 80, ni avec la trilogie que forment Los Napoleones, Le Dossier Barcelone et Los Símbolos (Los Símbolos, 1987), lesquels constituent une saga de Barcelone, une véritable histoire politico-sociale de la cité de 1936 à 1982.
Tout autant que dans la série consacrée à Méndez, une écriture noire permet de faire resurgir l'Histoire --les histoires--, la mémoire de tout un peuple, de toute une ville. Et cette plongée dans un passé que tous voudraient bien oublier et occulter, éclaire sous un jour très cru un présent qui est loin d'être conforme à celui pour lequel bon nombre de gens --dont les héros de González Ledesma-- ont lutté et se sont sacrifiés. Enfin, autre attrait, et non des moindres de cette oeuvre: dès les premières lignes, on ne peut manquer d'être saisi par un style, une "écriture touffue et fleurie, audacieuse, souvent baroque... [qui] flirte en permanence avec la préciositéet se rétablit dans l'éclat de rire d'un dialogue ou la surprenante virtuosité d'une description", selon Patrick Raynal. Et cette écriture fait merveille pour exprimer toute la truculence matoise de Méndez.
42 kilomètres de compassion (42 kilómetros de compasión, 1986) et Ciné Soledad (Cine Soledad, 1993) associent le roman noir et le sport (marathon pour le premier et boxe pour le second) et ont reçu le prix du roman décerné par la revue sportive Don Balón. La revue Cambio 16 a publié en 1990, dans sa série Cuadernos del asfalto, la nouvelle très noire et très cruelle: La Douce mademoiselle Cobos (La dulce señorita Cobos). Durant l'été 1999, le journal Le Monde, dans sa série sur "les robes de mariées", a publié L'Antiquaire (uniquement sur le site Internat du journal).
Fardeau d'un passé que l'on se refuse à oublier et vengeance longuement mûrie qui au bout du compte s'avêre dérisoire, tels sont les thèmes centraux de Tiempo de venganza (primé en 2003 à la Semana Negra de Gijón), Cinco mujeres y media (2005) et Cendres (Ceniza, 2003) dans lequel deux avocats à la retraite ont projeté d'assassiner un ancien phalangiste, ainsi que de Negra y criminal (2003), anthologie du "noir" hispanique, où une jeune femme noire règle son compte à une belle brochette de "salauds".
Dans Purée d'avocat sauce chili (2002), Ledesma plonge Le Poulpe dans les coulisses peu ragoûtantes de la dictadure pinochetiste et dans une sinistre affaire qui a pour origine des enlèvements d'enfants par les militaires. Tandis que dans El vampiro del Paseo de Gracia (publié en feuilleton dans La Vanguardia en juillet 1990 et revu en 2004 pour sa publication prochaine en français), il nous livre sa vision de quelques épisodes clefs de l'histoire de Barcelone, du Moyen-Âge à nos jours, toujours sous l'angle des "perdants" et des oubliés de l'Histoire. Paco Ignacio Taibo II a été sensible à cette vision de Barcelone: "Il existe peu de Barcelone aussi noires que la sienne... Il y en a peu d'aussi âpres, d'aussi corrompues, d'aussi cyniques et par là même d'aussi bien représentées, avec ce mélange d'amour et de haine qui caractérise la meilleure littérature urbaine de cette seconde moitié du XXe siècle..."
Alors qu'il vient de publier ses mémoires, Historias de mis calles [Histoires de mes rues], Ledesma reçoit le premier Prix Pepe Carvalho, attribué en 2006, "pour son apport au roman noir européen et espagnol", le jury considérant qu'il était le candidat idoine pour cette première édition. [JJF & CM]

Dictionnaire des littératures policières. Sous la direction de Claude Mesplède. [s.l.]: Joseph K, 2007. 2 v.

Méndez, Ricardo

Jean-Jacques Fleury

[Personnage créé en 1981 par Francisco González Ledesma]. L'âge de Ricardo Méndez, dont on ignore le second patronyme, n'est jamais précisé; on sait seulement qu'il est proche de la retraite. Il a passé son existence de flic à Barcelone qu'il quitte rarement; toutefois, il n'est pas né dans cette ville et, même s'il parle le catalan, sa culture est plutôt castillane. Son caractère indépendant, son incapacité totale à participer á une intrigue ou à une cabale, ajoutés à la grande compréhension dont il fait preuve à l'égard des prostituées et des petits délinquants, ont mis un frein à sa carrière et l'ont marginalisé au sein de l'institution. Il exerce son métier de policier dans les bas quartiers de Barcelone (le quartier chaud, le fameux Barrio Chino, aujourd'hui disparu), au sein du commissariat le plus sordide et le plus délabré (tout juste rénové dans sa dernière enquête).
Méndez ne croit ni en l'État ni en la Justice. Son seul credo, c'est la morale individuelle et la "loi" des rues de quartiers populaires qu'il connaît jusque dans leurs moindres recoins. Ses supérieurs, parfaitement au fait de ses opinions, ne lui confient aucune mission ou enquête importante; son dossier professionel est des plus médiocres car Méndez n'arrête jamais personne. Sa carrière a débuté sous le franquisme et, à maintes reprises, il a apporté journaux et petits paquets aux prisonniers "rouges". Depuis la retour à la democratie, il affiche une neutralité politique de bon aloi, ce qui ne l'empêche nullement de s'engager aux côtés des plus humbles face à un système qu'il juge trop souvent corrompu et injuste.
Sur le plan personnel, il vit dans des pensions sordides ou dans une chambre de l'arrière-boutique d'un bar, et se nourrit à la diable, même s'il ne dédaigne pas la fréquentation épisodique de grandes tables à Barcelone ou à Paris. Ses lectures ne sont jamais précisées, mais l'ont sait que ses poches sont toujours pleines de livres. Sa vie sexuelle est un vrai désastre: célibataire, il est quasiment impuissant (dans Le Péché ou quelque d'aprochant - El pecado a algo parecido, 1999, son cas fait même l'objet d'une très sérieuse étude clinique) et n'a jamais connu de relation sérieuse; on laisse entendre qu'il a toujours couché avec de vieilles prostituées "qui ne savent plus si elles doivent poursuivre dans le métier ou entrer au convent".
Le personnage de Ricardo Méndez est un mélange de quatre policiers qu'a connu l'auteur: un garde du corps du Capitaine général qui "oubliait" toujours son arme chez lui, un policier qui, pour arrêter les délinquants, brandissait sa plaque sous leur nez, un autre policier qui n'utilisait qu'une arme chargée à blanc et de petits cailloux qu'il lançait dans le dos de ceux qu'il poursuivait, et, enfin, un haut fonctionnaire de la Sécurité qui a confié à Francisco González Ledesma toutes ses désillusions et ses échecs.
Revenu de tout, profondément sceptique quant à la nature humaine, Méndez porte sur le monde qui l'entoure un regard très critique (son humour distancié, voire son cynisme sont parfois ravageurs) mais toujours tendre, compatissant face aux éternelles victimes de la vie. L'inspecteur barcelonais sait découvrir la part d'humanité en chacun, même chez "le salaud".
Publié en France en première édition mondiale, Méndez (Méndez, 2003) est un recueil de vingt-deux récits qui permettent d'approcher un peu plus cet homme "qui n'a jamais été chef... cet homme de comptoirs crépusculaires, de rues teintées de gris et de lèvres de femmes écarlates, autrement dir un homme d'histoires souterraines et de vérités occultes". Selon son créateur "jamais Méndez ne pardonne à ceux qui tuent pour voler, qui violent ou trucident des femmes..." Et justement dans Cinq femmes et demie (Cinco mujeres y media, 2005), le policier barcelonais va devoir enquêter sur des femmes violées, battues ou trompées, mais la revanche, la vengeance, ce sont ces cinq femmes et demie qui vont la prendre, qui vont l'exercer... Cet ouvrage a reçu le Prix Mystère de la critique.
Méndez a été interprété à l'écran par José Luis López Vázquez dans l'adaptation de Chronique sentimentale en rouge. [JJF]

Dictionnaire des littératures policières.
Sous la direction de Claude Mesplède. [s.l.]: Joseph K, 2007. 2 v.

11 de des. 2007

'A Silver Kane le estoy muy agradecido: con él aprendí el oficio y me hizo sentir escritor'

Francisco González Ledesma, escritor


Herme Cerezo

El que suscribe, mis improbables lectores, que ya conoce la obra de Francisco González Ledesma, no se conforma con leer 'Una novela de barrio' y, si los dioses se muestran propicios, como fue el caso, y se lo ponen a tiro, intenta hablar con el propio autor, que esta misma semana acudió a Valencia para presentar su última entrega. Y en la cafetería de 'La Casa del Libro', minutos antes de comenzar el acto, conversamos de su novela, de su barrio, de Méndez y de otras cosas, algunas conocidas, otras no tanto, que siempre acortan la distancia que separa al escritor del lector.

¿Qué es 'Una novela de barrio'?

'Una novela de barrio' es ante todo una novela sincera. Yo nací en el Poble Sec, el barrio de Serrat, al lado del Paralelo, un barrio pobre. Allí conocí la guerra, las bombas, el hambre, todo lo malo pero también todo lo bueno como el valor de la solidaridad. En el Poble Sec todo el mundo ayudaba a todo el mundo. Como niño podía llamar a cualquier puerta, porque sabía que alguien me atendería. Siempre he dicho que los niños de aquel barrio éramos hijos de todas las madres y he sospechado que los hombres también eran maridos de todas ellas. Después de conocer tantos ambientes como he conocido, tenía que escribir sobre mi barrio. Hay tantas historias que contar de aquellas casas, de aquellas vidas, de aquellas mujeres que se hicieron viejas en los balcones, sin hacer realidad los anhelos que llevaban dentro, o de aquellas otras, honradísimas, que, con sus maridos en la cárcel, por las tardes se prostituían para sacar adelante a sus hijos... Alguien tenía que escribir esto.

¿Cómo surgió esta historia?

No la tenía planificada. Comenzó como un sentimiento. Surgió la idea por un padre que no admitía la desaparición de su hijo de tres años, muerto en el atraco a un banco, que decidió reconstruir cómo sería su existencia si viviese. Y, paradojas de la vida, este hombre tiene que emplearse durante la Transición como guarda jurado en una entidad bancaria. Un día, uno de los atracadores que mataron a su hijo aparece asesinado. Y el lector entonces piensa, ya está: la venganza del pistolero. Pero no, 'Una novela de barrio' es más, mucho más, se lo aseguro.

Pero antes de 'Una novela de barrio', con la que ha ganado el Premio Internacional de Novela negra RBA, hay un montón de sinsabores y una lucha tenaz por sobrevivir como escritor, como ser humano, como persona. ¿El buen momento que viven sus novelas al día de hoy le compensa todo lo pasado?

Sí, lo que ocurre es que las cosas siempre te pasan a destiempo. Siempre encuentras la chica de tu vida cuando ya estás casado, siempre te toca la lotería cuando ya no la puedes disfrutar. Si esto me hubiera ocurrido a los 45 años estaría loco de contento, pensando que tengo toda la vida por delante. Pero las cosas han sucedido ahora y tienen un significado distinto. Encuentro la satisfacción moral de que tantos años de trabajo han servido para algo. La verdad es que si a esta edad no hubiera publicado nada, me sentiría bastante amargado.

La trayectoria de González Ledesma es larga. Comenzó a leer muy pronto, ¿qué libros le engancharon a la Literatura?

Yo tenía un tío, Rafael, que era periodista republicano, condenado a muerte y perseguido, que vivía como realquilado en mi casa de la calle Tapiolas. Aquel hombre tenía tal cantidad de libros que los guardaba hasta debajo de la cama. Y yo me metía en su cuarto y leía de todo: desde la 'Historia de Babilonia' hasta novelas con señoritas a las que se les levantaba la falda. Me aficioné sobre todo a la novela francesa: Víctor Hugo, Dumas... Esas lecturas me enseñaron que había un mundo por explicar y que si aquellos escritores lo habían contado, yo también encontraría el modo de hacerlo.

A los 21 años, con 'Sombras viejas', ganó el Premio Internacional de Novela promovido por Josep Janés. Y ahí llegó el primer palo: no le publican su obra por "rojo y pornógrafo", ¿qué pasó por su cabeza en aquel momento?

Sentí una profunda decepción e indefensión. Me di cuenta que estaba ante un poder contra el que no podía hacer nada, un poder que marcaría mi existencia porque Franco era joven y no había recambio. En aquella novela yo había puesto parte de mi vida y, de repente, vi que en lugar de publicarse se abría ante mí el silencio absoluto. Eso me afectó de un modo muy profundo, pero tengo que pensar que no hay mal que por bien no venga. Con el éxito, quizá me hubiera convertido en un jovencito engreído. El fracaso me hizo más modesto y comprendí lo que significaba vivir. Además, así nació Silver Kane, a quien le estoy muy agradecido porque con él aprendí el oficio, me hizo sentirme escritor y me ayudó a pagar mis estudios de Derecho.

Escribir con seudónimo, ¿qué se siente cuando uno no puede escribir con su auténtico nombre?

También un absoluto desaliento. Pensé que no podría explicar nunca, bajo mi verdadero nombre, bajo mi verdadera forma de escribir, todo lo que había conocido: una guerra y una posguerra nada menos.

¿Se aprovechaba su editor de su condición de escritor "sin rostro"?

Sí, sí, claro. Los contratos eran leoninos. El editor hacía lo que le daba la gana a cambio de una miseria. En 1952, por el primer Silver Kane que escribí me pagó 750 pesetas. Además, se quedaba con todos los derechos de mis novelas que, cuando el Instituto del Libro Español fijó un tope de quince años, pude recuperar.

Usted escribía una novela a la semana...

A veces dos.

Con semejante ritmo, el miedo a la página en blanco suena ridículo.

A mí me decían el lunes: haz una novela y entrégala el sábado. No me daban una segunda oportunidad. En consecuencia, el miedo a la página en blanco no existía. Me hubiera muerto de hambre.

Pero Silver Kane, alias González Ledesma, también tocó otros palos.

Sí, el cómic. Así fue como empecé en realidad. Mi tío Rafael, el de los libros, al que habían conmutado su pena de muerte por otra de treinta años y que vivía clandestinamente, me pidió que le ayudase en los guiones que escribía para Bruguera. Me dio la oportunidad y creo que no la desaproveché. Fui el guionista, además con éxito, de 'El Inspector Dan' y de 'Doctor Niebla'. Y cuando ya no pude seguir con los guiones, porque estaba con mis novelas, continuaron la serie otros escritores, entre ellos gente tan ilustre como Víctor Mora, el del Capitán Trueno.

Usted, que llegó a ser un abogado prestigioso, sin embargo, dejó el Derecho por la Literatura, ¿tan fuerte era el tirón que sentía?

Sí, la profesión de abogado, moralmente es durísima. La verdad no es blanca ni negra, es gris. En cambio, el cliente te vende un color que tú tienes que defender y muchas veces eso va contra tu conciencia. He puesto en la calle a algunos elementos que me hacían pensar. "Vaya, la que acabas de hacer", me decía a mí mismo. Y eso me acarreaba un dolor moral tremendo. A pesar de que ganaba dinero, me di cuenta de que con tanto trabajo no veía a mis hijos, iba a perder a mi mujer y a mis amigos. Así que empecé Periodismo por libre y encontré trabajo enseguida.

1975: Franco muere. La situación cambia. Silver Kane recupera a Francisco González Ledesma y en 1984 gana el Planeta y con una novela policiaca: 'Crónica sentimental en rojo'

Efectivamente, antes sólo habían ganado el Planeta otros dos escritores policiacos: Juan José Mira y Vázquez Montalbán. Yo era muy amigo de Vázquez Montalbán. Tenía muchas cosas en común con él: los dos éramos rojos, periodistas y escribíamos novelas policiacas. Presenté 'Crónica sentimental en rojo' el último día y la secretaria de Lara me entregó un recibo diciéndome: "Tome, para cuando se la devuelvan" – risas -. Te juro que no pensé que podía ganar, ni siquiera me habían invitado a la cena. Me enteré porque a La Vanguardia, donde yo trabajaba entonces, comenzaron a telefonear algunos colegas diciendo: "Oye, nos han dicho que tú ganas". Compré los tiques para la cena, entonces se compraban, y asistí con mi mujer y mis hijos aunque en mesas separadas. Ésta es la historia de mi premio Planeta.

En 'Crónica sentimental en rojo' el protagonista es Ricardo Méndez, que ya había aparecido como personaje secundario en 'Expediente Barcelona', ¿de dónde procede Méndez?

He explicado varias veces que Méndez es el la fusión de cuatro policías que yo conocí en mis tiempos de abogado. Entonces había muchos policías malos, pero había otros que merecía la pena tratar y conocer. De ahí surgió Méndez, que no es un personaje real, pero tampoco imaginario.

Méndez, ¿no liga nunca?

Bueno, una vez, en 'Las calles de nuestros padres', ligó en un avión, pero le salió mal. Lo que ocurre es que Méndez ya es mayor y, además, él presume de impotente, aunque no se sabe bien si lo es o si lo utiliza para inspirar confianza. En su tiempo, en los barrios bajos, había una prostitución abundante y él conocía muchas prostitutas que le inspiraban compasión o cariño. Y esas mujeres se han hecho viejas, pero él las sigue queriendo. Porque Méndez siente un afecto especial hacia esa gente que vive mal o que hace lo que no desea hacer.

¿Lo va a jubilar pronto, porque en 'Una novela de barrio' el propio Méndez dice que ya "tiene los papeles"?

Méndez ya está en situación de retirarse, porque los policías tienen una edad obligatoria de jubilación. Para los investigadores son los 60, aunque puede prorrogarse, y Méndez se encuentra entre los 60 y los 65 años. Yo pienso que no puedo escribir muchas más novelas suyas porque, además, yo también soy mayor. Creo que en la próxima se jubilará.

Usted sigue escribiendo a máquina, ¿rompe mucho?

Sigo escribiendo a máquina porque soy un anticuado y sí, rompo mucho. Muchas veces releo lo que he escrito, tengo la impresión de que no he sabido explicar lo que quería decir y lo destruyo. En este sentido, mi actividad comercial es nefasta porque si estoy medio año trabajando y después lo rompo, ya me dirás qué negocio he hecho.

¿Vive la novela negra un buen momento en España?

Sí, sin duda, vive un buen momento. La gente se ha ido dando cuenta que este género permite contar las cosas como ocurren, utilizando caminos muy variados: desde una encuesta hasta una investigación policial. La novela negra es un reportaje de la realidad que vivimos. De todos modos, a mí me gusta más llamarla novela social. El término novela negra es una denominación acuñada por los periodistas y que suena muy bien.

Finalizamos, ¿qué lleva entre manos González Ledesma en estos momentos?

Estoy trabajando en una novela casi terminada, de la que no quiero dar detalles. No ocurre en Barcelona, no es de Méndez y he trabajado en ella como una bestia. No es una novela histórica y la quiero terminar este año porque no sé si voy a vivir el próximo.Y Francisco González Ledesma, o Silver Kane, últimamente también Enrique Moriel, se enfundó la chaqueta, posó para nuestras fotografías, bebió un trago de agua mineral y, escoltado por la sombra transparente del inspector Ricardo Méndez, bajó las escaleras hacia el sótano de 'La Casa del Libro' donde le aguardaban sus seguidores. "Seguidores, no, una secta", apuntó alguien, a lo que él, con una sonrisa en el gesto, alegó: "Secta, no, que no quiero que me procese Garzón".

Siglo XXI, 11 de diciembre de 2007

10 de des. 2007

Una novela de barrio

Jesús Lens Espinosa de los Monteros

Si no recuerdo mal, el triángulo isósceles es el que tiene dos lados iguales que descansan sobre una base cuyo lado es más corto. O algo así, que soy de letras y la Wikipedia, en cuestión de triángulos, es un follón.
¿A qué viene esto de los triángulos? ¿Quizá a que la última novela de Francisco González Ledesma tiene algo que ver con un hombre y dos mujeres o una fémina y dos tipos que se lo montan, sucesiva o alternativamente?
No. La referencia geométrica viene a cuenta de que
Una novela de barrio está protagonizada por tres personajes principales. Uno es Méndez, el célebre inspector tan querido de FGL y, por supuesto, de todos sus lectores. Después, hay un tipo malo, un Leónidas/Erasmus frío, cínico y de lo más cabrón, que está realmente bien conseguido. Pero el tercer lado del triángulo viene de la mano de un tal Miralles que, de tan bueno, honrado y protector, se me ha hecho un tanto empalagoso, la verdad.
Y me da rabia no haber conectado con este Miralles, semejante en su concepción al Clint Eastwood de “En la línea de fuego”, que podría haber dado tanto juego. Y, sin embargó, me dejó demasiado frío.
La novela de González Ledesma, por tanto, galardonada con la primera edición del Premio RBA de novela negra, no llega a alcanzar la perfección de su memorable “El pecado o algo parecido”, premio Hammett de la Semana Negra del año 2003 y culmen de la narrativa de González Ledesma, pero se le acerca muy mucho.
Primero, porque Méndez sigue siendo el mismo policía de siempre, descreído, con el colmillo retorcido, ácido, sarcástico y rabiosamente independiente. Un Méndez que transita por las calles de una Barcelona que cada vez es menos suya. Un Méndez que no deja de descojonarse a costa del AVE y las comunicaciones, la novísima gastronomía catalana y sus restaurantes de súper lujo, los programas rosas de vísceras y sexo, la prohibición del tabaco o el rumbo del puterío y del periodismo del momento.
Un preciso análisis sociológico hecho a través del vitriólico humor de un Méndez que está pidiendo a gritos que le pongan su nombre a alguno de los callejones más infectos que aún queden (si quedan) en el Barrio Chino de la ciudad condal.
Y luego está el malo. Un malo al estilo de los de James Bond, un supervillano más malo que un dolor; cínico y sin remordimientos, bien adaptado a la sociedad que le acoge. Y, bueno, está ese Miralles del que antes hablábamos y del que prefiero no contar nada más.
La novela comienza con un crimen. Lógico, dado el género que estamos transitando. Pero lo curioso es que la identidad del asesino y sus motivos para serlo se conocen casi desde el principio. O, cuando menos, se intuyen. Pero da igual. Porque, como tantas veces hemos dicho, no es tan importante el quién lo hizo como el porqué. Y es en las razones, las justificaciones y las causas donde está el auténtico meollo de “Una novela de barrio” que se disfruta línea a línea, reflexión de Méndez a reflexión de Méndez.
Y, por supuesto, a través de los diálogos del propio Méndez con el Amores, un periodista en horas bajas, disertando sobre las bondades de cualquier tiempo pasado, que resultan antológicas y memorables.
Una novela negra y policíaca, un retrato de la España de ayer y de hoy que está de plena actualidad, un clarividente análisis sociológico de un país en plena transformación, pero en el que las cosas no son tan modernas como parece. Y que, por supuesto, es un más que justo y merecido premio RBA de Novela Negra, con valores intrínsecos que van más allá del homenaje a un maestro como González Ledesma.

Pateando el mundo, 10 de diciembre de 2007

'Una novela de barrio', de Francisco González Ledesma: la sabia aleación del humor y la tragedia

Herme Cerezo

De un escritor como Francisco González Ledesma (Barcelona, 1927), que, desde sus diecisiete años, lleva tecleadas más de quinientas novelas cortas y veinte largas, a la antigua usanza, esto es, con su máquina de escribir, resulta difícil escoger cuál es la mejor de todas. Además, uno, en el fondo, se pregunta si tiene sentido plantearse semejante disyuntiva y llega a la conclusión de que carece de él. Y que lo que tiene que hacer es leerlas todas, si puede.
'Una novela de barrio', con la que termina de ganar el Primer Premio Internacional de Novela Negra RBA, es otro ejemplo de ello. González Ledesma es más González Ledesma que nunca y Méndez más Méndez que nunca. Pero lo bueno es que ambos, escritor y personaje, son los mismos de siempre. Y eso, esa calidad, esa estabilidad casi conyugal, es algo muy difícil de lograr. Que un lector, cuando compra una novela de este binomio, esté completamente seguro de que no se equivoca y de que no pierde el dinero ni el tiempo, es algo que muy pocos escritores garantizan. González Ledesma es uno de ellos. Y Méndez, uno de los escasos personajes que nunca fallan, aunque esté a punto de jubilarse como apunta en esta novela su creador.
'Una novela de barrio' es eso, una novela de barrio. Y es una novela policial, aunque al escritor barcelonés le gusta más llamarla de género social, porque con el pretexto de la intriga policial se cuentan otras muchas cosas: el hoy y ayer de unas calles, de unas casas, de unas personas, de unas ilusiones, de unos ambientes. Lo que fueron y lo que son y también lo que nunca serán.
"Bien. El hombre que ha de morir ya está dentro". Con estas dos frases comienza esta última entrega del antiguo Silver Kane. Cometido "el error" de leerlas, ¿quién será capaz de sustraerse a lo que venga después? Nadie, absolutamente nadie. El lector entra al trapo, al engaño en términos taurinos, sin remedio. Tiene mérito que González Ledesma continúe enganchándonos a su rueda de este modo. Mucho mérito. Y evidentemente, el primer asesinato ocurre pronto. Y a partir de ahí todo se sucede en poco tiempo, en poco espacio: en el barrio del Poble Sec, donde Méndez y González Ledesma han vivido años para palpar sus ambientes y conocer a sus gentes. Así pueden saber qué dicen, qué hacen, cómo se divierten o cómo sufren. Y como respiran, disparan o se prostituyen.
'Una novela de barrio' es la dura historia de un hombre, David Miralles, que perdió a su hijo de tres años en un atraco. A partir de ese momento, su existencia ya no tendrá otro sentido que vivir la vida que podía haber disfrutado su hijo, imaginar qué hubiera sido de él: dónde hubiera jugado, dónde hubiera dormido, en qué colegio habría estudiado. Sin embargo, algunos años después, uno de los dos atracadores que perpetraron el asalto fatal a la entidad bancaria es asesinado. Él era "el hombre que ha de morir ya está dentro" de la primera página. A partir de ahí se desencadena una trama de venganza y defensa, de celadas y jaques, para encontrar al homicida y al otro atracador que, sintiéndose la próxima víctima, trata de eliminar al asesino de su compañero.
¿Lo conseguirá? ¿No lo conseguirá? ¿Qué papel jugará Méndez en esta novela de barrio? No pienso anticiparles más. Léanla y descúbranlo por ustedes mismos, mis improbables. Lo que sí pienso decirles y lo voy a hacer, es que 'Una novela de barrio' es una brillante historia de personas tristes y desgraciadas, que pretenden serlo un poco menos o que simplemente tratan de sobrevivir al día a día con su propia estrategia, unos con mejores resultados que otros. Y también voy a decirles que creo que es una novela donde la carpintería interior está muy trabajada, redondeada y pulida, y que González Ledesma, a través de Méndez, va cerrando capítulos y zanjando dilemas que el lector se plantea a medida que avanza en la lectura, sin dejar de abrir al mismo tiempo nuevos interrogantes. Miren, si en la novela negra o policial o social, como prefiere González Ledesma, averiguar quién o quiénes son los asesinos carece de importancia, en 'Una novela de barrio' no ocurre lo mismo. Aquí tiene su importancia. Pero no se confundan. No estamos ante una novela problema, al estilo Agatha Christie, pero es que la intriga te socava las venas mientras la lees y, después de muchos misterios policiales de papel y tinta como llevo a la espalda, la cosa te pica y quieres averiguarlo todo, absolutamente todo, especialmente el final, coronado con un brillante broche de oro. Algo que siempre ha sido marca de la casa.
Afortunadamente.
'Una novela de barrio' es, además la novela de las grandes frases de un escritor que acentúa su lucidez con el paso de los años: "Los albergues rurales tienen hoy día detalles que no tiene el Ritz, y encima ves un pájaro de verdad por la ventana. Lo que a veces he pensado, sin embargo, es que el pájaro, ha sido contratado por el empresario".
También, y por último, 'Una novela de barrio' es una novela cargada de humor. Un humor dosificado, completamente irreemplazable e irrenunciable, necesario: "Y el infrascrito presentará pliego de descargos basándose en su mala vista, pues no pretendía alcanzar al fugitivo en una pierna, siempre útil, sino en el pubis, que sólo se usa de vez en cuando". Sin estas chispas, las vidas miserables, pero no mezquinas, que retrata González Ledesma en sus casi trescientas páginas, serían fáciles de comprender, muy fáciles, pero difíciles de leer.
Muy difíciles.
Tragedia y humor, sabia aleación la que ha combinado en su novela este alquimista de los sentimientos que es González Ledesma. Muy sabia. Como sólo él sabe hacer. Otra marca de la casa.
Afortunadamente.
____________________
'Una novela de barrio', de Francisco González Ledesma. RBA Libros, S.A. Octubre, 2007. 297 páginas, 19 euros

Siglo XXI
, 10 de diciembre de 2007

9 de des. 2007

Crepuscular novela negra

Antonio Lozano

Una novela de barrio
Autor Francisco González Ledesma
Editorial RBA
Datos 304 páginas,
PVP 19 euros

Periodista, creador de novelas de quiosco camuflado como Silver Kane y pope de la novela detectivesca española a quien en Francia colocan la alfombra roja, Francisco González Ledesma ha gozado de tantas vidas como el gato y, al igual que el diablo, ha tenido tiempo de ver mucho y de ser muy sabio. De aquí que añore la Barcelona de rostro humano, la amasada en los barrios, verdadera protagonista –junto al crepuscular inspector Méndez– de esta poética y costumbrista historia de venganzas a fuego lento, merecedora del premio de género negro mejor dotado del mundo.

Magazine, 9 de diciembre de 2007

Francisco González Ledesma: "Barcelona es mi madre y mi madrastra a la vez"

Presentó en Valencia 'Una novela de barrio', con la que ha ganado el Premio Internacional de Novela Negra RBA. Este catalán de 80 años es un gran seductor. Encandila con su serenidad. Ya nadie sonríe y habla como él.

Rafa Marí

Mi hermana, que vivió 25 años en París, leyó allí novelas suyas traducidas al francés.

En Francia he publicado casi más que en España. Las ciudades que más amo son Barcelona, Nueva York y París.

¿Qué sitios frecuenta en París?

Las calles sencillas. Montmartre y el Sacre-Coeur, sus escaleras.

¿Y en Nueva York?

Me apasiona todo. Allí puede verse lo mejor y peor que hay en el mundo.

Que ama Barcelona ya lo sabía.

Barcelona es mi madre y mi madrastra a la vez.

Ama su ciudad, pero es crítico.

Siempre he sido un periodista crítico y trato de ser un novelista crítico.

¿Es incómodo al poder político?

El anterior alcalde, Maragall, me vio como un personaje incómodo, sí.

Algunos valencianos creen que la especulación sólo habita en la Comunitat. ¿En Barcelona también hay?

¡Pffff! Muchísima. Yo me horrorizo de la especulación en la costa valenciana, pero en Barcelona es tremenda.

¿Qué opina del caos con los trenes de cercanías en Barcelona?

Eso ha sido una canallada.

Culpa del poder central.

Sobre todo, ya que la gestión depende de Renfe. Pero también ha habido graves descuidos de la Generalitat e incompetencia en los ingenieros.

¿Por qué?

Algunos no hicieron ni catas: un gran desprecio por la obra bien hecha.

¿Algún consejo para rebajar el anticatalanismo que hay en España?

Yo me siento catalán y español.

Por eso se lo pregunto.

El anticatalanismo se cura entendiendo que Cataluña tiene una cultura y personalidad propia. Media España ha sido bien acogida por Catalunya. Es fácil amar a Catalunya y su gente.

Ahora, alguna receta para rebajar el antiespañolismo en Cataluña.

Determinados personajes no están fomentando la concordia.

¿Se refiere a...?

Carod Rovira, por ejemplo. Personas tan extremistas no benefician en nada a Catalunya.

¿Le pareció bien que Carod Rovira se enfadase con un joven que le llamó José Luis, en vez de Josep Lluis?

No me pareció bien porque el joven lo hizo sin agresividad. Carod-Rovira hace antipática a Cataluña.

¿Qué opina de la decisión de llevar a la Feria de Fráncfort, con Cataluña como invitada de honor, sólo literatura escrita en catalán?

Fue una maniobra política con la cual se intentó mixtificar una realidad. Fráncfort invitó a la cultura literaria catalana, que es bilingüe...

Un inciso ¿el bilingüismo es para usted una remóra o una riqueza?

Una inmensa riqueza. Yo estoy muy contento de tener un acceso natural a dos culturas.

Le he interrumpido en su reflexión sobre la Feria de Fráncfort.

El resultado fue que no estuvimos allí los novelistas que más hemos escrito sobre Barcelona: Eduardo Mendoza, Marsé, yo. De vivir Vázquez Montalbán, tampoco habría estado.

Usted fue redactor-jefe de La Vanguardia. ¿Era muy duro?

No. Pegaba broncas, pero circunstanciales. Los periodistas que trabajaron conmigo, cuando me ven cruzan la calle para saludarme.

Señal de que no le guardan rencor.

Eso creo. Por cierto, me llama la atención cómo tomas notas. Veo las páginas de tu libreta algo caóticas.

Le aseguro que luego me entiendo.

No, sí yo también trabajaba así. Ponía mayúsculas, flechas, escribía en los rincones con letra muy pequeña... Pero yo me aclaraba.
Me aclaraba, sí.

Camilleri, P.D. James, Rendell, Donna Leon... ¿Qué escritores prefiere de la novela negra actual?

Todos. Permíteme que sea ambiguo. Sí te diré el que menos me interesa.

Vale, dígamelo.

Henning Mankell. Eso de un inspector levantándose a las cinco de la mañana y preparándose el desayuno está muy lejos de mi talante mediterráneo.

Ha cumplido 80 años y se muestra más sabio como narrador.

Tú dí que me has encontrado muy joven. Ese elogio me gusta más.

El Premio RBA de Novela Negra es nuevo y ya importante.

Y bien dotado.

¿Cuánto?

125.000 euros.

Reeditan sus novelas del Oeste, firmadas con seudónimo en los 50-60.

Silver Kane. Con ellas aprendí a novelar y dí de comer a mi familia.

¿Proponía lecturas políticas ocultas? Por ejemplo, un sheriff muy malo.

Entre líneas se decían muchas cosas: personajes que amaban la libertad, respeto por las mujeres, enaltecimiento de la justicia del pueblo...

Las Provincias, 9 de diciembre de 2007

7 de des. 2007

Recuérdame al morir

Recuérdame al morir (Recuérdame al morir)
Silver Kane (seudónimo de Francisco González Ledesma)
La Factoría de las Ideas.
Colección: Calle Negra
Año de edición de la recopilación: 2007
Primera edición: año 2007
© Francisco González Ledesma, 2007
Género: Thriller / Relato Policíaco
ISBN: 978-84-9800-350-5
346 páginas

Joseph B. Macgregor

Argumento

a) Sobre Silver Kane
Francisco González Ledesma, con sólo veinte años de edad, comenzó a su andadura como escritor, ejerciendo las labores de guionista de tebeos (El Inspector Dan, Doctor Niebla) o como autor de novelas del oeste, bajo el seudónimo de Silver Kane y siempre en Editorial Bruguera. Durante más de quince años, González Ledesma publicó para esta editorial y con una periodicidad semanal, una espectacular cantidad de novelas del Oeste, aunque también se vio obligado a abordar otros géneros: relatos policiales (dentro de la colección Servicio Secreto y Punto Rojo), de terror (Selección Terror), de ciencia-ficción (La Conquista del Espacio) e incluso de temática política o de actualidad (O.A.S.; Saludos para el ahorcado, Congo: hora cero).
Silver Kane colaboró además en la colección DANS, Enviado Secreto EO-004 (también para Editorial Bruguera), en la que se incluían las aventuras de Johnny Klem (Las mujeres lobo, La isla de los siete espíritus).
Otro personaje nacido de la imaginación de tan prolífico autor fue Clive Murdock, agente del FBI que protagonizó una serie doce novelas.

b) Sobre los relatos incluidos en la antología
Recuérdame al morir” nace del deseo, por parte de Ledesma y su amigo Manuel Blanco Chivite, de recuperar algunas de esas novelas baratas y de bolsillo, que se vendían en todos los quioscos de nuestro país, publicadas por Bruguera y firmadas, entre otros, por Silver Kane. Del más de centenar de títulos elegidos, finalmente cuatro han sido los seleccionados. Cómo la colección “Calle Negra” de la Factoría de las Ideas está dedicada básicamente al relato policial (excepto en la tercera historia), éste es también el género de los títulos incluidos en esta recopilación: Recuérdame al morir, Yo, el asesino, Millones de lucecitas y El asesino de las doce en punto.

Opinión
• La primera de las historias, “Recuérdame al morir”, está protagonizada curiosamente por Silver Kane, un escritor norteamericano de novelas baratas del Oeste, al que le cuesta bastante trabajo llegar a final de mes y que debe dinero a diestro y siniestro. Aunque Silver no es ni detective ni policía, se ve envuelto, sin comerlo ni beberlo, en el típico enredo en el que conviven asesinatos misteriosos con mujeres fatales, polis inútiles…
Aunque la resolución del “caso” resulta bastante convincente, sucede que, cómo en las buenas novelas de Raymond Chandler, lo verdaderamente relevante, lo que más interesa, es lo “otro”. Es decir no importa tanto quienes son “los malos” o el motivo de las muertes sino todo lo demás: los ambientes, el enredo en sí, los diálogos, los personajes y sobre todo, que desde al principio hasta el final el protagonista sea un perdedor.
En ese sentido, lo más conseguido en esta pequeña novela es, con diferencia, la trama y los personajes, ya que ni ambientes ni diálogos pasan de correctos; es decir: cumplen su función y poco más.
Si existe en la narración una envidiable facilidad para “enganchar”, para mantener el suspense, la intriga, el interés en todo momento gracias a una trama apasionante y unos seres que comparten sus pequeños dramas cotidianos, que no cuentan toda la verdad ni tampoco mienten del todo… Todos tienen sus razones, aunque unas sean éticamente más reprobables que otras.
A parte de eso, “Recuérdame al morir” tiene algo también de thriller fantástico al viejo estilo “Vértigo” de Hitchcock. Tal y como sucedía en este clásico eterno de Don Alfredo, tanto Silver Kane como Scottie (James Stewart) se enamoran de una mujer que sufre una extraña patología de raíz presuntamente parasicológica: Madeleine (Kim Novak), víctima de una presunta reencarnación; y Ethel (la chica de “Recuérdame al morir”), atormentada y asustada por la facultad que posee para adivinar una serie de asesinatos futuros, con precisión milimétrica. Este curioso mestizaje policiaco-fantástico la verdad es que me ha motivado muchísimo también.
• “Yo, el asesino”, la segunda de las historias firmadas por Ledesma-Kane, demuestra que Tarantino no ha inventado absolutamente nada y que su cine bebe de novelas-pulp como éstas, películas de serie-b (o Z), y que el amigo Quentin se limita a homenajearlas de manera excelente, pero poco más (hablo a nivel de guión, claro está). Esta novela me ha recordado mucho a su cine.
Es una historia muy distinta a la anterior, a “Recuérdame a morir”. En esta ocasión, el protagonista es un asesino a sueldo, apodado por la pasma como “perro rabioso” (título también del film homónimo de…Akira Kurosawa!!!, aunque la historia de Ledesma-Kane y la del maestro japonés sólo tienen el común el género al que pertenecen: el policiaco), que cumple las ordenes de los que le contratan con frialdad y sin ningún tipo de escrúpulos.
Cómo en “Recuérdame al morir”, lo de menos es la trama. Aquí, aparentemente, no hay ningún misterio que resolver, sino que “Yo, el asesino” sería más bien la crónica de un superviviente que en su huida va dejando cadáveres por el camino, eliminando a todos aquellos personajes que le perjudican, amenazan o le impiden avanzar en su viaje a ninguna parte o encontrándose con “muertos” accidentales que le complican todavía más la vida. Aparecen también mujeres hermosas, de piernas largas y labios rojos que no son de fiar y polis que uno no sabe muy bien de que lado están.
Yo, el asesino” es sobre todo un relato de acción, muy agresivo y violento, repleto de tiroteos, luchas a puñetazos, a punta de pistola o de machete… sangriento y, como el personaje, que desborda rabia por los cuatro costados, muy al estilo del Dashiell Hammett de “Cosecha Roja” o de esos films de los años 40 protagonizados por Alan Ladd y Verónica Lake como “La llave de cristal” (basado en una novela de Hammett) o “El cuervo” (con guión de Graham Greene).
Una única pega: la vuelta de tuerca final que intenta explicar todo lo que ha sucedido de una manera lógica y coherente, dejando en un buen lugar y como un chico bueno al presunto asesino a sueldo; me parece que tal cosa estropea bastante la historia y, que tampoco era necesario explicar nada. Es como si todo lo contando anteriormente no sirviera para nada.
Lo que “mola” es que Dan sea un “perro rabioso” y lo que “pega” es una resolución a la altura de lo contando hasta ese momento o en el mismo tono como mínimo; es decir si estoy leyendo una novela policíaca no me gusta que al final se cambie de género y se me cuente que en realidad se trata de una novela de ciencia-ficción o de terror, por ejemplo. Hasta ese momento, la he vivido de manera apasionante, pero la verdad es que no me ha convencido demasiado el final, por otro lado muy coherente y bastante bien hilvanado.
• En "Millones de lucecitas", se da un giro de 180º ya que no es exactamente un relato policial, con policías, asesinos, vampiresas… enmarcado dentro del género negro/noir si no que estaría encuadrado más bien dentro de la novela de misterio con toques de tensión, en el que nos encontramos con una joven heroína, protagonista de la historia, que no sabe si está loca o si quieren volverle loca, si su marido es un psicópata o ¿un hombre lobo quizá? Lo que parece claro es que alguien quiere matarla… pero ¿Quién?.... ¿Su marido, su mejor amigo, una pitonisa, un hombre lobo? En resumen, un relato en la mejor tradición de los primeros “giallos” italianos (La chica que sabía demasiado de Mario Bava, por ejemplo) o de aquellos telefilmes de misterio y tensión de los 70 (aquellos inolvidables “Estrenos TV”) que emitían los domingos por la tarde y que tanto nos gustaban a los niños y adolescentes de la época.
De nuevo, flojea un poco la solución del enigma (en este caso, demasiado rocambolesca), pero es cierto que hay también bastantes detalles dignos de resaltar. Por ejemplo, narrativamente, Kane/ Ledesma sabe crear interés desde el principio y la verdad que te mantiene bastante intrigado, sabiendo jugar al despiste magníficamente. No sabemos nunca si la protagonista es víctima de una suerte de “Luz de gas”, si todo lo que le pasa es producto de su imaginación, si está loca o lo está su marido en realidad, y sobre todo… ¿Es éste un hombre lobo?, algo que me parece que le da al texto un toque especial. Una vez más, aparece ese gusto por parte del autor de mezclar géneros: en este caso, la novela de suspense con unos toques de terror (en plan “Aullidos” o similar).
También señalar la especial habilidad de Kane/Ledesma por llevarnos por donde quiere, con agilidad, frescura y emoción (de “bolsa de pipas”, no de llorar).
• Por el último, "El asesino de las doce en punto", demuestra una vez más esa afición por parte del autor de mezclar géneros: misterio y terror, en una historia ambientada dentro de un centro de drogadictos y de nuevo aparece una mujer extraña que cree vivir una experiencia sobrenatural o una extraña obsesión, en este caso: cree que ha entrado en el reino de los muertos. También existe una mansión construida sobre un antiguo cementerio indio, unos cadáveres momificados desenterrados… y un policía drogadicto que intenta resolver un enredo en torno a una herencia.
Y otra vez, se ponen de manifiesto las cualidades de Kane/Ledesma para entretener de manera eficaz, con un estilo directo, claro, ágil, fresco, en el que abunda el párrafo muy corto, las frases reducidas a su mínima expresión, diálogos funcionales que se desarrollan con el ritmo adecuado… Y una especial habilidad para acaparar la atención desde las primeras líneas del relato.

Macgregoradas
, 7 de diciembre de 2007

5 de des. 2007

Francisco González Ledesma: «La novela negra es la que mejor refleja la verdad social de las calles»

A los 80 años ha ganado el premio RBA de Novela Negra con «Una novela de barrio», título evocador. El escritor -durante años fue periodista en «La Vanguardia»- señala que es la que mejor refleja la verdad de la sociedad y el perfil de los personajes de forma no convencional.

R. Ventura

-¿Por qué explicitar tanto qué es Una novela de barrio? ¿Un guiño a otros escritores o su pasión de recuperar las raíces?

-Una razón fundamental, yo soy un chico de barrio. Los barrios de Barcelona los conozco bien; Barcelona es una ciudad de barrios -aunque hoy están desapareciendo como tales-, y están llenos de alma.

-Terenci Moix y Marsé ya han rebuscado en ese material de Barcelona.

-No es casualidad

-¿Y el uso del diálogo es por captar esa diversidad de hablas y niveles, o porque se encuentra más a gusto que describiendo

-Me doy cuenta que cuando caigo en una descripción es por dar una situación o el pensamiento, con las ideas del personaje... Me gusta cuidar mucho los personajes... Los he conocido de forma real, los encontré realmente, hace años... Los que me despistan son los personajes femeninos, las mujeres; nunca las conoceré bien... Son como invitados que llegan y me cuentan su historia... Pero hacen lo que quieren, y la que yo esperaba que fuera el personaje de la mala, acaba siendo la buena...

-¿Todos damos sorpresas a todos?

-La vida es una broma, es muy cruel, hay que tomársela con un dosis de humor... Por eso los periodistas, por lo general, se lo toman con humor, incluso se vuelven cínicos, en especial con los políticos.

-¿La novela negra vive un buen momento?

-Tiene hoy tres ventajas -pasa desde luego por un buen momento en España- es la que mejor refleja la verdad social de las calles, por ello se debería llamar novela social... Describe la sociedad tal como es... Penetra en las verdades de los personajes, de forma menos convencional. Y, de otra parte, ha aprovechado el espacio de libertad.

-¿Esos personajes son la pervivencia de la España negra?

-La España negra no había desaparecido en los años en que sitúo esta novela. En aquellos prostíbulos de Poble Sec se prostituían por necesidad... Las chicas podían tomar su decisión, pero ahora las traen a la fuerza, son inmigrantes, están ilegales... Yo de esto no he escrito porque no lo conozco, es más, no lo quiero conocer. La España negra todavía no se ha blanqueado...

-¿Y las adaptaciones?

-Sólo han adaptado una novela mía; fueron fieles. Pero como era la televisión, tenía que durar 90 minutos y cortaron los cinco minutos que iba el personaje por el Paralelo y desgranaba sus recuerdos.

-¿Y escribiría sobre los Thyssen?

-Los Thyssen, los nazis, los negocios y las mujeres, sus gustos sexuales particulares. Sería una novela enorme, envidiaría a quien la escribiera.

-¿Ve series de televisión?

-Sí, estudié medicina forense, las veo casi todas, no me dicen nada nuevo.

Levante
, 5 de diciembre de 2007

Francisco González Ledesma: “Quizá la novela negra es lo más auténtico que he escrito”

Marta Bermúdez

El padre de la novela negra española junto con Manuel Vázquez Montalbán, Francisco González Ledesma, visitó ayer Valencia para presentar su último libro, ‘Una novela de barrio’, la séptima aventura del inspector de policía Ricardo Méndez. El periodista, jurista y escritor ha conseguido con esta obra el primer Premio Internacional de Novela Negra RBA. Un galardón que se suma a un largo listado que ha obtenido el escritor catalán, quien se abrió ayer un interminable número de periodistas para contar no sólo los entresijos de su última obra, sino todo un mundo que lo envuelve repleto de anécdotas periodísticas y personales, así como consejos para un futuro.

El universo Ricardo Méndez

Con ‘Una novela de barrio’, González Ledesma introduce al lector en una nueva aventura del inspector de policía Ricardo Méndez. Dos ladrones asaltan un banco y, en su huida, matan a su rehén, un niño pequeño. El asesinato de uno de los atracadores será el punto de partida de esta obra policíaca en la que González Ledesma ha plasmado mil recuerdos ya que, según reconoce, “es una novela verdad, ambientada en la Barcelona de posguerra, una época que yo conozco bien. Una novela llena de nostalgias y verdades”. Redactor jefe del diario ‘La Vanguardia’ durante muchos años, González Ledesma conoce bien los personajes policíacos que aparecen en sus obras. Al recordar su último día como periodista, con ojos aguados y voz entrecortada, afirma que sintió que algo de él se moría en aquel momento.

mbermudez@valenciahui.es

Valéncia Hui, 5 de diciembre de 2007

González Ledesma s'interessa per la teologia


www.diaridebarcelona.cat

Diari de Barcelona, 5 de desembre de 2007

4 de des. 2007

González Ledesma, viure per escriure

Albert Muñoz

Als 12 anys va començar a escriure, per ajudar a mantenir la seva humil família del Poble Sec i pagar-se els estudis. Ara que en té 80, i després d'haver-se guanyat la vida com a advocat i com a periodista, segueix teclejant la màquina d'escriure. Després de guanyar premis literaris com el Planeta o el recent RBA de novel·la negra, diu que necessita escriure per immortalitzar històries que altrament es perdrien en l'oblit.

http://www.diaridebarcelona.cat/afons/gonzalez-ledesma-moriel-mendez-novela-negra.html

Diari de Barcelona, 4 de desembre de 2007

1 de des. 2007

"Una novela de barrio"

Miguel Dalmau

Autor: Francisco González Ledesma
Editorial: RBA
296 páginas. 19 euros

Las mejores novelas policíacas son un termómetro infalible para medir la temperatura de la sociedad. Más allá de la trama, se valoran escenarios reales donde discurre la vida, con sus grandezas y miserias, celebrando el espectáculo de la comedia humana. Veterano en mil batallas, González Ledesma conoce como pocos Barcelona. Por eso esta novela es, ante todo, un homenaje a una ciudad herida de muerte, encarnada en dos barrios --Horta y el Poble Sec--, sinónimos aquí de la Barcelona de las villas burguesas y de las calles proletarias, respectivamente. Sobre estos dos pilares antagónicos, el autor erige con maestría una trama impulsada por la venganza. Una venganza doble: la de la víctima sobre el verdugo, pero también la que Mabel, una mujer de mediana edad, ejerce sobre una anciana moribunda que la arrojó de joven a la prostitución. En el centro, circula Méndez: un policía viejo, muy bregado y perdedor, cuyos métodos expeditivos desencadenan nuevos conflictos, multiplicando el espesor del drama.
Una novela de barrio está hábilmente construida y se lee con placer. Hay mucho de crepuscular en ella, de vidas y rincones viejos. El estilo es trepidante, y el tono suena escéptico y burlón. Se intuye la presencia de González Ledesma jugando a las máscaras, reflexionando sobre la vida en boca de sus personajes. A la certera crónica social se añade, pues, una forma de entender el mundo: la amistad, el amor, la familia... También un rumor de fondo obsesivo que nos recuerda que las cosas no son como antes, y que tanto la ciudad como sus habitantes han pagado un precio. En suma, esta novela es un vigoroso y nostálgico homenaje a una Barcelona difunta, también a un mundo en transformación.

Argumento

Un hombre es asesinado en un piso del barrio obrero del Poble Sec, en Barcelona. La víctima es un tipo sin escrúpulos que había perpetrado un atraco años atrás, en el que murió un niño. Desde el primer momento, el veterano inspector Méndez sospecha que el padre del niño está llevando a cabo una venganza. Y que su próximo objetivo será el cómplice del atraco, un hombre poderoso que tratará de adelantarse a su perseguidor eliminándolo.

Qué Leer
, 127, diciembre de 2007

Francisco González Ledesma - Una novela de barrio (RBA)

Juan E. Tur

Su nombre está ahora en boca de todos, pero hace poco más de una década encontrar una de sus obras era misión imposible. Al menos un lustro me pasé, a mediados de los noventa, buscando infructuosamente una nueva novela en la que pudiera seguir degustando el pulso narrativo y los conocimientos de la España en transición que me habían fascinado en Crónica sentimental en rojo, la obra con que Francisco González Ledesma se alzó como vencedor del Premio Planeta en 1984 y que de un modo rocambolesco había llegado a mis manos tanto tiempo después. Pero era imposible. Su bibliografía estaba por entonces descatalogada y mencionar su nombre en las librerías, incluso en las de viejo, era enfrentarse a rostros de desconcierto.
Sin embargo, tras un parón de casi una década sin que se editara material suyo, en 2002 Ledesma regresa con una nueva novela, El pecado o algo parecido, y recibe el empujón de sus colegas en la Semana Negra de Gijón, donde es elegida como la mejor del año. A partir de ahí el autor continuaría escribiendo con regularidad, se empezarían a reeditar sus obras, y llegarían los primeros reconocimientos -en paralelo a su redescubrimiento- a su figura como lo que es: uno de los principales baluartes de la novela negra -o como él prefiere, novela social- española.
Y es en esa tesitura como se publicó recientemente su nueva entrega, Una novela de barrio, que sale al mercado con la vitola de ser la ganadora del Primer Premio Internacional de Novela Negra de la editorial RBA. No obstante, pese a lo que este galardón pueda sugerir, Una novela de barrio no es una obra sorprendente en su esencia, sino la nueva entrega de Ledesma protagonizada por su personaje más célebre: el inspector Méndez. Un personaje que irrumpió por primera vez como secundario en Expediente Barcelona, llevó el peso de la investigación de Crónica sentimental en rojo, y protagonizó, con su mirada desencantada, la crónica de una Barcelona que desaparecía en Las calles de nuestros padres.
Como en ellas, Méndez, a pesar de presentarse cercano a su jubilación en sus primera aventuras de principios de los ochenta, continúa pateando las calles de los barrios más deteriorados de Barcelona, las únicas en las que se sabe desenvolver. Y precisamente por eso, cuando aparece el cadáver de un ex presidiario, víctima de un asesinato en una vieja finca a punto de demoler, sus superiores no dudan en encargarle el caso. Tendrá así el álter ego de Ledesma, una nueva oportunidad de pasear por los barrios más deteriorados de una Barcelona que es cada vez menos suya; de conversar y compadecer a los últimos derrotados de la posguerra a los que, en muchos casos, la represión condujo a la delincuencia; y de tratar, en el escaso margen que el sistema le permite, de imponer una justicia que muchas veces no es la misma que dicta la ley.
Proporcionará así la novela escasas sorpresas a los viejos seguidores del escritor y periodista catalán, pues esta su crónica de la realidad de la Barcelona más desfavorecida, ya ha protagonizado otras entregas de la serie, como la más recientes Cinco mujeres y media. Sin embargo, no dejará de tener valor para aquellos que se enfrenten por primera vez a una de sus novelas policíacas, pues les pondrá frente a una obra que es resultado de la necesidad de su autor de contar lo que vivió en primera persona. Un Francisco González Ledesma que nació y vivió en el bando de los perdedores, y aún cuando encontró en su vida el éxito profesional, ya fuera como abogado o como periodista, no dejó de tener un contacto con ellos y con sus miserias. A ellos ha consagrado su obra literaria y lo sigue haciendo. Y por si alguien todavía desconoce su esfuerzo, a pesar de que su obra reeditada cope ahora las estanterías, aún le llueven más premios. Galardones que aunque se entreguen, como en este caso, a una obra en particular, reivindican la figura de un autor que sin duda los merece.

Fondo de Catálogo
, 1 de diciembre de 2007