30 de nov. 2010

Méndez est immortel

Comme c'est la première fois que je parle de Francisco González Ledesma ici, je vous préviens, je risque d'être un peu plus bavard que d'habitude.
Si vous ne connaissez pas encore cet immense auteur, sachez que le bonhomme a 80 ans tassés et une vingtaine de romans noirs au compteur. Un Vieux de la vieille, comme ses "collègues" italiens Camilleri ou Macchiavelli, avec lesquels il partage d'ailleurs un personnage de flic franchement atypique.
Le sien s'appelle Méndez. Pour vous donner une idée de l'énergumène, il me suffit (pratique...) de citer l'incontournable dictionnaire des littératures policières : "Le personnage de Ricardo Mendez est un mélange de quatre policiers qu'a connu l'auteur : un garde du corps du Capitaine général qui "oubliait" toujours son arme chez lui, un policier qui, pour arrêter les délinquants, brandissait sa plaque sous leur nez, un autre policier qui n'utilisait qu'une arme chargée à blanc et de petits cailloux qu'il lançait dans le dos de ceux qu'il poursuivait, et, enfin, un haut fonctionnaire de la sécurité qui a confié à Francisco Gonzàlez Ledesma toutes ses désillusions et ses échecs."

Le tout donne Méndez, un flic toujours au bord de la retraite, qui répugne à arrêter quiconque, n'en fait qu'à sa tête (et à son flair) et désobéit constamment à une hiérarchie définitivement blasée.
Un ex-taulard engagé comme tueur à gages se rend compte que sa cible n'est pas celle qu'il croyait ; une fiancée tue son promis d'un coup de pistolet le jour des noces ; une gamine trisomique est louée comme eslave sexuelle.
Voilà les quelques fils qui composent le roman et que doit démêler notre inspecteur, même si le commissaire Monterde prend soin de ne surtout rien lui demander ! Sauf que Méndez, comme à son habitude, fait ce qui lui chante et se met à fouiner, à sa manière, en flânant dans les rues, en regardant les gens. Tant qu'il ne touche pas à un ordinateur ou à son portable, tant qu'il ne suit pas les procédures et respire l'air vicié des rues, il est à son aise. Mais cette fois, il va tomber sur un adversaire particulièrement coriace.
Epargnons-nous les développements et les rebondissements de l'histoire, sachez seulement qu'on ne s'ennuie pas une seconde. Suspense savamment dosé, retournements de situation, intrigues habilement entremêlées, découpage du récit en courts chapitres. Autant d'ingrédients qui devraient plaire aux monomaniaques de thriller, d'ailleurs (ceux du procedural par contre, risquent d'en être pour leur frais).
Voilà pour la mécanique. Passons à l'essentiel : comme avec quelques autres, on lit d'abord González Ledesma pour faire une rencontre ; pour s'interroger, pour s'esclaffer, pour se souvenir d'une époque et d'endroits qu'on n'a pourtant jamais connus, pour emprunter quelques heures la vision du monde d'un grand écrivain, et le regard à la fois tendre et acéré qu'un Méndez pose sur son temps et ses contemporains.
"Il faut toujours quelqu'un qui se souvienne"
Ça fait toujours plaisir de retrouver Méndez, son humanité, sa compassion pour les éternelles victimes, à commencer par les femmes et les enfants, son doux cynisme, ses écarts de langage, son attachement viscéral au passé. Lui l'ami des chiens errants et des prostituées à la retraite, Lui le reliquat et le témoin d'une époque révolue, celles des espérances collectives, celle des quartiers populaires et turbulents, des ouvriers passés on ne sait où et des quartiers industriels rasés et remplacés depuis par des quartiers d'affaires.
Il ne faut pas mourir deux fois, dit-il à la jeune femme meurtrière autant que victime. Ne pas ajouter l'oubli à la mort. La mémoire, thème central chez González Ledesma. La mémoire des lieux et de Barcelone en particulier, des disparus, des vieilles rues et des murs sur lesquels glissent les ombres des vieillards ou des souvenirs.
Et puis on retrouve aussi ce style gouleyant et plein d'humour (du pince-sans-rire au grivois en passsant par le comique de répétition), cette faculté de poser le décor en quelques mots, sans oublier cette joyeuse manie de balancer un juron juste après une phrase savamment ornementée.
Alors, si vous n'avez pas encore "rencontré" González Ledesma ni Méndez, il est temps de vous y mettre. Le recueil de nouvelles justement intitulé Mendez peut être un bon début. Pour les autres, la balade continue, toujours pleine de charme et d'intérêt.

Une dernière chose. Les romans de l'espagnol sont toujours truffés de saillies diverses et variées, en voici quelques-unes:
"Plus le capitalisme restreint ses dépenses et tire profit de l'indigence d'autrui, plus il croît et suscite l'admiration."

"Il sert essentiellement à acquérir du pouvoir. L'argent permet de bâtir des empires ; si l'on n'a pas d'argent, on ne peut qu'ériger des barricades."

Moins politique...
"Le jour où on ouvrira un musée des fils de pute, il aura son portrait dans l'entrée. Ce genre de mec a un avis de recherche épinglé sur la bite.
"Il ne faut pas mourir deux fois / Francisco González Ledesma (No hay que morir dos veces, 2009, trad. de l'espagnol par Christophe Josse. L'Atalante, Insomniaques & ferroviaires, 2010)

Moisson Noire, 30 novembre 2010

26 de nov. 2010

L’ispettore Méndez traccia la trama del terzo episodio in Cronaca sentimentale in rosso di Francisco González Ledesma

Pubblicato in Italia nel 1992 dalla casa editrice Mondadori, torna in libreria per i tipi di Giano il terzo volume della serie dell’ispettore Méndez, ‘Cronaca sentimentale in rosso’ (Crónica sentimental en rojo) con il quale l’autore, Francisco González Ledesma, ha vinto nel 1984 il Premio Planeta.

Un poliziesco ricco di suspense, scritto nello stile avvincente del Ledesma. Una storia sociale che affonda le sue radici nell’atmosfera di Barcellona, negli uffici dei suoi avvocati, nelle redazioni dei suoi quotidiani, nelle ville di chi ha davanti a sé un futuro – sotto forma di conto in banca – e nelle catapecchie di chi invece ha solo un passato – sotto forma di dossier della polizia –.

Siamo negli anni del pieno sviluppo economico a Barcellona. La Spagna si è lasciata alle spalle i vecchi tempi della miseria e dell’indigenza. E Méndez non batte più i malandati e bui quartieri del centro, ma se ne sta seduto al bar Can 60, sulla spiaggia, a fumare sigarette e bere buona birra. Dal suo tavolo ha una visione privilegiata dei turisti stesi a prendere il sole.

A un certo punto riconosce in una donna, distesa al sole in topless, le gambe turgide, il viso dall’aria decisa, l’affascinante giudice Montal, nota alle cronache per il suo appartamento a picco sul mare e per avere avuto l’incarico legale di custodire l’eredità di Oscar Bassegoda, potente uomo d’affari in vita e, post mortem, oggetto della discordia tra una folla di parenti ingrati e litigiosi.

Méndez distoglie lo sguardo ritenendo di non potere aver nulla a che fare col giudice. Ma si sbaglia, poiché di lì a poco il giudice lo coinvolgerà in una delle sue più ardue e complicate inchieste. Una volta rientrata nel suo appartamento, il giudice si imbatterà, infatti, nella macabra scoperta del seno di una ragazza uccisa poche ore prima.

Un agghiacciante ritrovamento che farà emergere una storia familiare di patti sotterranei e ambizioni segrete, custodite con il silenzio delle migliori famiglie. E, soprattutto, farà affiorare una intensa, inaudita storia di amore, una vera e propria Cronaca sentimentale, segnata sin dall’inizio dal giallo della nostalgia e dal rosso del sangue.

Un romanzo a tratti sarcastico, di forte impatto, che si dipana in episodi di grande crudeltà per dare spazio subito dopo a una tenerezza indimenticabile. Un libro da leggere in una notte, ma che rimarrà nella mente del lettore per migliaia di notti ancora.

Titolo: Cronaca sentimentale in rosso
Titolo originale: Crónica sentimental en rojo (Inspector Méndez #3)
Genere: Gialli, Horror, Thriller, Noir
Autore: Francisco González Ledesma
Traduzione: F. Varanini
Editore: Giano
Anno di Pubblicazione: 2010
Collana: Nerogiano
Informazioni: pg. 325
Codice EAN: 9788862510646

Prezzo di copertina: € 17,00
Libri News, 26 novembre 2010